CLAUDEL – LA CANTATE A TROIS VOIX
1911 – CENTENAIRE - 2011
Mise en scène : Michel BEATRIX
REPRISE
NOUVELLE MISE EN SCENE
Crypte Saint-Joseph-des-Brotteaux
99, rue Crillon. 69006 - LYON (M° Masséna)
du mardi 8 au dimanche 20 novembre 2011
20h30 - mercredi : 19h - dimanche : 16h - relâche : lundis
Mise en scène revisitée, épurée à son extrême: le texte, rien que le texte ! "Que le sens sacré de la parole et le son de la voix humaine tombe dans la pensée, mot par mot, et s'y dissolve...", à la lueur du même réverbère à trois branches … Et toujours, et cette fois encore : la plongée du spectateur éberlué au cœur du jeu et des sensations…
L’ARGUMENT
Solstice d'été...
Il y a Paul, corps et… femmes : trois âmes, anonymes et universelles, qu'enfante et féconde le texte. Trois âges, trois sensibilités, trois cultures, trois confessions entre « la Vigne, le Froment et l’Ombre ». Ils et elles s’attendent, se retrouvent, s’éloignent, se séparent, disparaissent. Questions de Vies, d’Amour, de Mort. Sangs et eaux mêlés. Pas d'autre musique que celle des voix, des mots. Musique d'âmes... de corps donc. Attente, prière, espérance. Désir. Le temps de la plus courte nuit de l'année.
Michel BEATRIX
L’ŒUVRE
... Les hommes passent très au loin, non annulés. Trois sibylles, trois prophétesses de trois aspects du bonheur, si familières. Læta, la Française, la Latine, la fiancée. Fausta, la Polonaise, en exil. Beata, une veuve, Égyptienne. Elles conversent en de courtes répliques et chantent, tantôt l’une, tantôt l’autre, infiniment, la "Rose", le "Rhône", la "Vigne", le "Peuple divisé", c’est la Pologne, la "Chambre intérieure", les "Chars errants", l’ "Or", le "Cœur pur", les "Parfums", l’ "Ombre".
Étoiles que ces dix cantiques, allumées dans la fluidité d’une entente à demi-mots. C’est l’exilée qui donne davantage le ton et le son, quatre fois; les deux autres s’équilibrent, trois fois chacune. La campagne respire alentour. Le ciel se déploie. Le soleil va se cacher pour un sommeil bref. Brève la nuit s’avance. C’est le solstice d’été de 1911. Il se reproduit chaque année. Il parle encore cent ans après. »
Père Dominique BERTRAND
Président de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon
avec
Michel Béatrix : Beata
Claire Lebobe-Maxime : Fausta
Françoise Jardel : Laeta
"Pendant le jour, comme une cire a pris l'empreinte de nos villes, et de nos cultures, et des âmes humaines, pénétrant par la bouche,
Et nous voyons, la nuit venue, tout cela, chancelant, fumant, bousculé, en marche au-dessus de nous comme des montagne et le ciel en est parsemé!"
(Laeta : Cantique des Chars Errants)
L’ABSOLUE NECESSITE
d’un texte qui répond autant qu’il interroge…!
« La Cantate… » a eu cent ans le 24 juin dernier. Après douze représentations à Lyon, nous les avons de vives voix fêtés au château d’Hostel en Valromey, dans le cadre même où Claudel l’a écrite – composée, sentie, reçue pour la transmettre et la faire vivre et partager. Nous les avons célébrés en nous appliquant à faire plus et mieux que comprendre et expliquer, tenus, soutenus par l’essentielle nécessité de sentir, transmettre, vivre et partager.
« La Cantate… », en ce qui me concerne, a croisé ma route après trente huit années, d’apprentissage, de tentatives et de tentations d’expérimentations de personnages, de textes… De tous ceux qu’autant qu’eux-mêmes m’ont travaillé, j’ai travaillés, étudiés, pétris, interrogés, savourés, mis en scène autant qu’en chantier, si je devais n’en garder qu’un, ce serait à n’en pas douter : « La Cantate… ».Michel Béatrix
Jamais un texte ne m’a à ce point aspiré, ébranlé, inquiété, affamé pour, au fur et à mesure de notre partage, à ce point me fonder, me structurer, m’apaiser, me nourrir ! Jamais un texte ne m’a à ce point dit l’indicible, laissé à ce point presque voir l’invisible derrière la devenue presque transparente paroi du sens, des sens… « Esprit perceptible aux sens et vous, ô sens ! à l’Esprit devenus perceptibles et transparents… ! »
C'est du Claudel... et parfois, souvent ! on se demande si ce n'est pas du Shakespeare, alors qu'on venait tout juste de se persuader qu'on était dans "Le Cantique des Cantiques", à moins que nous l’ayons confondu avec « les Trois Sœurs » de Tchékhov. La force et la beauté du texte sont à la mesure de ses verrouillages, de ses scellements. Le tombeau est magnifique. Ce qui grouille et vit à l'intérieur mélange à l'éternité le temporel au spirituel. L'histoire que conte et re-conte "La Cantate..." est plurielle, mouvante, obstinément indéfinie, indéfinissable, autre sans doute d'un soir à l'autre, d'un spectateur à l'autre. Ce sont eux, au final, qui sauront et pourront le mieux et le plus fidèlement nous la re-conter.
Michel Béatrix
QUOI, LA PAROLE ?
« … Je ressentais une soif terrible de mon propre langage. Pouvoir boire ! pouvoir verser sur soi des louches et des louches de mots ! Et je me mis à rêver de ces endroits où mon propre langage était apparu pour la première fois, où mes mots avaient pris formes et couleurs. Car je gardais un souvenir très précis de ces instants où le monde se dilatait :
Il y avait un endroit, à l’ombre de quelques pins, où la lumière et l’ombre jouaient au chat devant mes mains. Une terre aride, des aiguilles de pin, des fourmis qui traînaient leurs brindilles. Des oiseaux dans les arbres. Joseph qui abattait du bois un peu plus loin dans le boqueteau ; un arbre jaune qui brillait dans le vert. Le silence après la hache, le bruit de ses pas, l’ombre qui tombait sur moi. Ses paroles : Ecoute le ruisseau ! Puis plus rien. Puis le mot « ruisseau » et le murmure lui-même qui se bousculaient vers moi au même instant. Comme s’enroulant autour de moi. Ruisseau, eau, pierres, murmure. Et il dit : Il vient de la terre et sort à la lumière. Je me souvenais de mon cerf-volant bleu sur la pente en aval de la maison.. Tôt le matin. L’herbe encore humide. Beaucoup d’enfants, beaucoup de cerfs-volants. Le mien me fut alors arraché par un vent violent et disparut. Je courus vers Joseph en criant : Mon cerf-volant s’est envolé. Il me prit par la main et me suivit. Où étais-tu, petit ? Ici. Il regarda le ciel. Là, montra-t-il, là, dans l’amandier ! Quelque chose de grand et de rosé qui cachait la vue sur la pente. Je saisis la branche la plus basse pour grimper. Non, non, dit-il. Il me descendit. Tu dois faire attention aux fleurs. Regarde-les ! Il ploya une branche vers moi. Elles e détachent si facilement. Je vis alors la fleur : elle était rose et blanche, avec des taches rouges. La branche était nue et brune. Elle deviendra un fruit, dit-il. Presque toutes les fleurs deviennent des amandes. Laisse-les finir de pousser. Amandier, ciel, cerf-volant, fleur d’amandier, branche nue. »
Göran Tunström : « La Parole du Désert »
Guillaume Bonnet : "Le Rhône et la Saône"
"Salut, Rhône,
buveur de la terre
et aspirateur de cette rose immense autour de toi
et le trait
irrésistiblement
du sang animateur qui donne à tout : son sens !"
Laeta : "Cantique du Rhône"
Chers Amis, chers A(r)mateurs,
que nous pourrions écrire aussi : A(rt)mateurs...
Parlons "challenge" !
Nous n'allons donner que 12 représentations de cette création ENTIÈREMENT revisitée pour cette reprise.
La période est-elle propice ? La conjoncture ?
Tout dans le cœur, rien dans les poches d'une quelconque (re)production ! Mais nous savons que vous ne nous laisserez pas seuls pour défendre et faire que ce texte qu'est "La Cantate..." illumine et rayonne autour de chacun et du plus grand nombre.
Aide !... Comme à l'accoutumée, nous vous proposons notre souscription (places à 15€ au lieu de 17€ ou 20€) que nous vous demandons de répandre, de partager et de défendre avec la même ardeur que celle que nous avons à promouvoir "La Cantate...".
A cette occsion, nous vous adresserons également l'affiche A4 que vous serez les seuls à bien vouloir éventuellement imprimer et poser autour de vous : nous n'envisageons aucun budget d'imprimerie affiches et tracts.
Précisons enfin que, bien que non programmées, des matinées scolaires peuvent avoir lieu à la demande.
Cordialement vôtres et reconnaissants pour vos fidèles soutien et accompagnement...
(Laissez votre adresse courriel sur ce site, si vous pensez n'être pas dans notre carnet d'adresses, ou directement à : ciemibe@aol.com)
avec le concours du
et de