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15 mars 2010 1 15 /03 /mars /2010 20:22
Aymeric Giraudel : fresque numérique pour "L'Apocalypse de Jean"

«Heureux celui qui lit la Prophétie. Et heureux ceux qui l'écoutent et qui gardent les choses qui y sont écrites, car l'heure est proche. Ap 1/3

Le voici qui vient sur les nuées. Tout œil le verra. Même ceux qui l'ont percés et tous les peuples de la Terre se frapperont la poitrine en le voyant. Ap 1/7

Mais je vous reproche ceci : Vous avez abandonné l'amour que vous aviez. Ap 2/4

Et je vis s'élever de la mer une bête qui avait 10 cornes et 7 têtes

et sur ses têtes des noms de blasphème. Ap 13/1

Et à cette bête, le dragon donna sa puissance. Ap 13/ 2 b

Et toute la Terre, étant dans l'admiration suivit la bête. Ils adorèrent la bête en disant :

« Qui est semblable à la bête ? » et « Qui pourra combattre la bête ? » Ap 13/3 et 4

Elle ouvrit la bouche pour blasphémer contre Dieu. Ap 13/5

Puis je vis un nouveau paradis, et une nouvelle terre. Ap 21/1

Et j'entendis une voix puissante qui venait du trône et disait :

« Prenez garde, Dieu vit parmi les hommes. Il vivra parmi eux et ils seront son peuple.

Et Dieu en personne sera avec eux. Ap 21/3

Il essuiera chacune de leurs larmes. Et la mort ne sera plus, le deuil ne sera plus, pas plus que les pleurs ou la douleur. Car ces choses auront disparu. Ap 21/4

Aux assoiffés, sans faire payer, je donnerai de l'eau, de la fontaine de la vie. Ap 21/6

Mais en ce qui concerne les lâches, les impies, les corrompus, les assassins, les fornicateurs, les sorciers, les idolâtres, et tous les menteurs leur place sera le lac de feu. » Ap 21/8

Et il m'a dit : « Ne scelle pas les mots de la prophétie, car l'heure est proche. Ap 22/10

Prends garde... Je viendrai bientôt.» Ap 22/12


Dimanche 21 mars à 16h : représentation

17h45 : débat

QUAND DIEU SE LAISSE, CHAIR ET VERBE,
INTERROGER, PARLER, PETRIR... PAR L'HOMME.


avec la participation de

Gilbert BRUN
Vicaire épiscopal, service diocésain "Arts, Cultures et Foi"

Jean-Rémy FALCIOLA
Curé de la paroisse Saint-Joseph des Brotteaux

Daniel MOYAL
Relations judéo-chrétiennes auprès du Grand Rabbinat de Lyon

Hafid SEKHRI
Commission Dialogue Inter-religieux, Conseil Régional du Culte Musulman

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«  Taedet animam meam vitae meae... »
2ème leçon des Matines de la Mort.

- Abîme…

Il l’avait examiné sous toutes ses faces, il l’avait retourné, infiniment pesé, détaillé et lui avait crié : « Abîme ! », tant il l’avait trouvé informe et vide entre ses mains.

- Ô solitude ! soupira-t-il.

Et c’était une mer au-dessus de laquelle, comme une expiration, une lente mouvance, son Esprit s’échappait en planant longuement : il avait le temps, le temps lui appartenait, il était son essence et son rythme.

          - Abîme, répéta-t-il.

          Et parce qu’en écho à sa voix, cet appel, cette presque condamnation, il lui répondit : « Répare ! », ce monde l’enivra de promesses qu’il eut envie d’éprouver.

          - Ainsi, la lumière sera, dit-il.

          Et ce fut une lumière qu’il sépara de la ténèbre à laquelle il avait crié : « Nuit ! », afin que l’une ne fût plus jamais semblable à l’autre.

          - Ainsi, quel bien ! souffla-t-il ;

          Et le bien ressenti fut tel qu’à l’oubli il relégua le mal. A la lumière il cria : « Jour ! », afin qu’il sût à jamais où était la ténèbre et qu’il s’en gardât. Là où commença l’une il dit : « Matin », là où commença l’autre il dit : « Soir », à fin de différence.

          C’était un jour et ce fut un signe. Et ce signe fut loi et ce fut le premier, et ce fut un appel à la réjouissance. Il l’entendit et se reconnut, s’éprouvant lui-même à l’épreuve : il vivait. Une fraction d’éternité, le souffle suspendu, son Esprit oscilla entre deux infinis.

          - Encore… murmura-t-il, étonné de lui-même ;

          Et pour s’assurer mieux, d’un infini à l’autre, et mieux se faire écho et se répercuter, entre la mer et lui il tendit une voûte qu’il nomma de ce mot qui sonna, plus long et plus intense jusqu’à se répéter, et qu’il entendit : « Ciels ». C’était un autre jour qui fut le second signe et le second appel, et la seconde loi. Il se réjouit de nouveau.

          Ainsi que de l’abîme il avait extrait la surface et son élévation, de la ténèbre la lumière, il conçut d’assembler la confuse uniformité des eaux afin qu’il sût leur contraire et leur complément. Il leur fixa un point et les y retira. A sa vue s’offrit le sec. Comme aux eaux il avait crié : « Mers », au sec il aurait voulu crier : « Glèbe », mais il était trop tôt : le sec était aride. Aussi cria-t-il : « Terre ». Puis, contemplant sous lui ces mondes moins informes, de nouveau il se dit :

          - Quel bien…

          Mais il ne parvint pas à s’en réjouir car ces mondes étaient vides et c’était la demande et, d’un appel encore, le signe persistant. Entre eux et lui, il se vit tout entier.

          - Ô solitude… répéta-t-il.

          - Réponse, soufflèrent les échos derrière lesquels il devina des images qui pouvaient lui ressembler.

          Roulant dans l’éternité profonde et l’appelant à ses formes, il sentit se déployer son inconnu désir qui disait :

          - Le jour est encore long.

          - Il faudrait, songea-t-il avec un nouveau soupir, que ces mondes s’animent, se meuvent et se transforment. Que puis-je leur donner qu’ils n’ont pas ?

          Les échos répondirent :

          - La vie.

          - N’est-ce donc que cela : la vie ? s’étonna-t-il. Et je serais le signe, l’ancien et le nouveau d’un même testament ?

          Il pénétra donc la lumière et s’en imprégna.

          - Ainsi, je suis la glèbe et la glèbe sera.

          Il se sentit frémir de réponses et d’appels, et comprit qu’il vivait. Il multiplia les signes sur le sec et dans les mers, dans les ciels et au-delà pour que les jours s’achèvent et que les jours commencent, et que leur cours ainsi s’écoule et se dénombre. Le reste, et jusqu’à la vapeur qui monta de la terre, ne fut qu’un jeu d’enfant.

          Et ce fut, aux faces de la glèbe – adama – un enfant dont la matière cria le nom et le soutint de sa poussière ; un enfant qui, de la forme des vies, reçut la conquête et son droit, toute domination et assujettissement.

           - Quel bien est le mien ! dit l’enfant.

          Pour le partager, il chercha autour de lui son image mais, où qu’il portât son regard, il ne se vit pas.

          - Vivante de l’homme, Isha Hava ! gémit-il.

          Et à son tour, dans le bruissant silence des faces, résonna son soupir :

          - Ô solitude…

          Dans ce souffle exhalé, le souffle de la glèbe reconnut le dernier signe et le dernier appel. Il le reçut, le sépara, il le renvoya à lui-même et dit :

          - Tout est accompli.

          Ainsi, jours après nuits, les matins succédèrent à la ténèbre et les soirs à la lumière : il en avait été comptés six.

 

          Au déclin du septième, dans le secret des obscurités, par strates successives et obstinées, de noires poussées sédimentèrent leurs excrétions qu’elles incrustèrent sur le dos des cathédrales…

 

Michel Béatrix : "Son Nom de Lumière dans Carthage Endormie"

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